22/01/2008

deux fois rien...

reste de moi, vingtième siècle

Mes messages sont sibyllins... Une seule note, répétée, ne fait pas une mélodie, je sais, mais j'aime la pensée pauvre : une image, une phrase, rapprochées pour tracer un signe...



Pour ceux qui se perdent sur mon petit chemin et ne voient plus où je veux en venir... voilà un morceau de la carte, simplifiée:

Notre monde est une illusion où nous entrons dès l’institution du langage qui remplace le réel par le jeu de mots, puis celui des récits. Une illusion tenace puisque toute empreinte de l’évidence. Le monde est imaginaire et quotidien. Le réel est ce qui existe en fait, indépendamment de l’homme, et donc de son langage comme de sa raison. Il suffit de suspendre le monde pour se retrouver dans le réel, et saisir aussitôt que tout être est voué au néant. Le monde n’existe jamais qu’à la manière d’une illusion, d’une bulle. Tout y est dicible, visible, parce que le monde n’a pas d’autre réalité que le fait d’y croire. Choisir le monde, c’est échanger le réel contre rien. Mais un rien très humain, confortable et plaisant.Le monde n’est rien qu’une fuite dans les mots. Pour être au monde, il suffit de parler. Le monde est le réel pris dans les formes du langage. Le langage est le jeu des limites. La chose est ce qui est délimité dans le réel par un mot. La chose n’est que l’ombre d’un mot sur le réel. L’homme est, dans le monde, l’auteur personnage d’un récit, l’artisan qui bricole sans cesse le récit de sa propre histoire. Le monde est un spectacle, rendu permanent par le langage. Le monde est un rien fondé sur le néant...

(relevé topographique réalisé par J. P. Galibert.)