20/02/2008

Krakow...


Voilà autre chose. Depuis quelque temps la danse me tourne autour, cherche, malgré moi, à entraîner mes jambes, mon corps. Or donc, l'autre jour, pour échapper au froid sibérien qui me titillait désagréablement, j'ai posé, provisoirement, et contre quelques zlotis, mon cul dans une salle de spectacle pour me réchauffer et, accessoirement, assister, une première, à des danses et chants du cru, dits folkloriques. Presque confortablement installé, au chaud, je m'apprêtais à passer l'heure, tranquillement en supportant cette agitation bien inutile. Mais, dès les premières minutes, les spectateurs ont été invités, encouragés et finalement carrément désignés, pour les récalcitrants, à venir sur la scène pour revêtir les costumes traditionnels, des nippes multicolores, et participer, c'est à dire danser. J'ai vite compris, vue ma position stratégique, au premier rang, que je n'y échapperais pas. A partir de là, j'ai ressenti une pression intercostale assez forte, un léger malaise, une envie soudaine d'ailleurs. Je me suis dès lors désintéressé du spectacle proprement dit pour analyser méthodiquement la situation. J'ai consulté ma montre et évalué les différentes options. J'ai d'abord envisagé les formes que pourrait prendre un refus, du gros non ferme, définitif, pas de ça avec moi, au petit non honteux, sourire piteux, tête penchée, je me suis inventé toutes sortes d'excuses, des douleurs invalidantes, j'ai même pensé à l'amputation, peut-être feindre l'incompréhension, ridicule... J'étais prêt, pour échapper à l'inéluctable épreuve, à partir en courant, à crier au feu, faire diversion... Le temps passait, les danses s'enchaînaient, j'ai commencé à me détendre, à m'entendre ricaner intérieurement, tu vois, grand nigaud, tu t'es inquiété pour rien, c'est presque fini, je n'irai pas jusqu'à dire que je ressentais une très légère déception, après tout, peut-être que je dansais très bien ce truc, je devais manquer de confiance... j'aurais pas dû relâcher mon attention, Il était devant moi, Il me fixait, la musique s'était arrêtée, Il s'est encore approché, m'a tendu la main et a désigné la scène... Je ne sais pas ce qui m'a pris, je me suis levé, sans hésiter.

Ils ont tapé des mains, ri et applaudi, j'ai salué quand la musique s'est arrêtée, j'avais bien chaud, enfin...