04/05/2008

à voir...


... à force de faire le pitre, de prendre la pose, ma perception s’est modifiée... Au début, je cherchais un décor dans lequel installer ma silhouette, progressivement mon champ visuel s’est agrandi, le tableau n’était plus l’unique objet, le centre. Le mur, le sol, les angles, la salle entière participaient au spectacle, à la présentation de l’oeuvre, devenue simple point d’acroche, singularité d'un espace plus vaste... J’ai aussi remarqué les perturbations, des variations suivant ma position, l’éclairage... mais l’élément déterminant qui transformait la scène était la présence d'autres visiteurs... j’étais perdu dans cette errance quand la statue a attiré mon attention. J’ai souri, sans raison, et j’ai laissé vagabonder ma fantaisie, imaginant l’intention de son auteur, était-ce un gardien récalcitrant ? l’illustration d’un spectateur nez collé à l'oeuvre détaillant sa facture? la représentation du Coin Tranquille, ou l’amère mise en scène de notre condition, fermé au monde, coincé la tête baissée, peut-être nous indiquait-il le dernier lieu pour échapper aux images, un geste politique ou alors, une manière de nous dire : il n’y a rien à voir, vous n’existez pas, je boude, l’art est une punition ... j'en étais là de mes amusements inutiles et essentiels quand un deuxième personnage est arrivé et s'est installé sur la scène, le tableau est devenu vivant, passionnant...le début d'une histoire...