30/10/2009

Essaim...

SF Moma, 2008


Le monde change, insensiblement... 


La structure de base sur laquelle l’individu a longtemps été accroché était le groupe, lieu des solidarités, du pouvoir organisé selon un système de hiérarchies bien établies.


Dans la nouvelle société, l’essaim tend à remplacer le groupe. 


L’essaim, c’est le stade primitif de l’organisation sociale d’individus différenciés : des individus anonymes - les bandes de célibataires - vivent sur un même territoire et se déplacent ensemble. Les relations interindividuelles se limitent à une synchronisation des activités du groupe. On nomme grégarisme cette tendance qui pousse les individus de même espèce à se grouper par attraction réciproque en fonction des stimuli émis et captés d'un individu à l'autre. Les essaims ne sont pas des équipes, la division du travail leur est inconnue. Contrairement aux groupes authentiques, ils ne sont rien de plus que la somme de leurs parties. Ce sont des ensembles d’unités autopropulsées, unies par la seule solidarité mécanique qui se manifeste dans la reproduction de modèles similaires de conduite. Chaque unité de l’essaim reproduit les mouvements effectués par toute autre unité, mais agit seule, du début à la fin. Pour ce qui est du sentiment humain et des unités de pensée, le confort de l’essaim provient de la sécurité du nombre : croire que la direction a été correctement choisie puisqu’un si grand nombre d’individus la suit... 

Contrairement aux groupes, les essaims ne comptent ni dissidents ni rebelles, uniquement, pour ainsi dire, des déserteurs et des égarés... 


Nous entrons dans les premiers âges d’une société dématérialisée, recommençant l’aventure humaine ... J’espère que vous éviterez les écueils de la première histoire.


(Ce texte s'inspire de Zygmunt Bauman)