19/10/2009

et alors ?

J'ai failli avoir une nouvelle chaise de bureau



Hier, dimanche après-midi, après trois ans d’absence, on décide de retourner à Ikéa. J’ai, dans la poche arrière de mon jean Blanc Bleu, une petite liste bien préparée, les mesures, une étagère, un tapis, une lampe, une housse de couette et un lit pliant...

Des détails insignifiants et on arrive...

Des chaises de bureau ! elle a l’air bien, j’essaie, tu essaies, oui, bon oui, alors, c’est quoi son nom, note : RUTGER.
Le reste, on trouve pas, alors on prend des cadres (nous, on prend toujours des cadres, des fois que je me remettrais à peindre, on en a plein, de toutes les tailles, ils sont là, posés tout nus les uns contre les autres, près du bureau.)

On voit un tapis, on hésite, il est trop petit, mais tant pis, on le prend, on le mettra ailleurs...

Arrivés près de la caisse, on avise un vendeur (c’est comme ça qu’on dit) pour connaître le numéro de l’allée de la chaise. Allée 16, il dit. J’y vais et je ramène la bonne boîte. On passe à la caisse, on rentre. On monte les escaliers, encombrés de cartons, on a trouvé la lampe, j’ai oublié de le dire, la housse aussi, rouge à carreaux, enfin, plus précisément, ce sont les carreaux qui sont rouges, pas exactement d’ailleurs, c’est un quadrillage dessiné en rouge, les carreaux ne sont que la conséquence visible du tracé. 

J’arrache l’emballage sans ambages et me trouve fort dépourvu quand je prends conscience qu’il manque manifestement une partie non négligeable de la chaise : le pied, tout entier.

Etre contrarié par une chose a un côté désespérant, à qui s’en prendre ?

Je dis, j’irai demain si c’est ouvert, là, non, je retourne pas, non.

Bon, après, c’est plus tard, on mange la soupe, on se couche, on éteint (sinon on dort pas), on dort, on se réveille, c’est le matin, on se lève, on se douche, je me rase, on déjeune, on va travailler....

Là, je dois marquer un saut temporel sinon on y passe la journée.

Je reprends la route, il fait si beau, je monte le son, je respire, je souris, je suis bien, je savoure par anticipation le moment tant espéré, je me vois déjà, le pied à la main. 
Un signe, une place se libère, là, devant, à quelques mètres de la sortie. Je jubile. Je m’élance, entre élégamment, vole vers l’allée 16 et dévisage le rayon. Je ne vois rien, j’arraisonne un gaillard costumé occupé à étiqueter et lui demande un pied. Il avance de quelques pas et me montre de l’index l’étiquette bleue stipulant, sans ambiguïté, que l’article est actuellement indisponible...

Voilà, c’est tout, ça finit comme ça...