08/10/2009

Extrait...




Un jour.
Très longtemps.
Commencé un journal, fictif.
Vite essoufflé, pas de matière, d'imagination, aucun style...
Depuis.
Rien, gribouillis de phrases, bouts de sens mal tordus.

Jeudi, matin.
Me suis réveillé. Plus exactement, ça m'a réveillé. Un "ça" dont il faudra bien, un jour, examiner les contours. Je lève mon corps, le déplace, on entend le café et la radio.
Plus tard.
J'attends la suite.
C'est ça vivre, attendre la suite.

Vendredi, matin.
Réveillé, encore.
Plus tard, assis.
Sourire.
Il a envie d’un café.

Samedi, matin, 4h37.
Réveillé brusquement.
Ce n’est pas la première fois qu’une onde, impalpable et silencieuse, me secoue.
Hier, inquiet, j’ai noté, dans le carnet noir,: “La machine a pris le contrôle des opérations. En me reconfigurant, elle a fait de moi son jouet. Elle me connecte et me guide, ajoute les applications dont elle a besoin pour me maîtriser. Elle mange toute la mémoire ne me laissant que le bord de la chaise.”

8h47 - pas vu les heures, sont-elles passées ?
Elle donne au temps un autre rythme.


Samedi, encore.
Précis : 11h54
Je suis né un 3 mars. J’ai un faible pour le 3. Longtemps, j’ai marché trois pas par trois, un rythme complexe à suivre, je m’aidais en comptant, j’étais à mon affaire, des obstacles à toucher, des lignes à éviter...
Je ne parle pas de moi. Je continue à penser qu’il n’existe pas. D’où viendrait-il ?


Dimanche
(J’observe)
Dans la solitude, la vie abandonne, ça saisit, avachit et abrutit. Je reste, immobile. 
On regarde le temps qui passe dans une étrange torpeur. 
Je me demande quand il reprend pied d’où on vient, du néant probablement, ça répond.
Une fois redressé, on met du temps à refaire face, il y a encore le mauvais goût.
.../...
La tête est raide, ça tape contre les parois, j’ouvre : personne.