29/01/2008

Soyons sérieux...



Dimanche matin, j'étais en grande conversation avec ce chat. Je lui expliquais qu'il fallait dorénavant songer à arrêter ces enfantillages, qu'à son âge, on était sérieux... Il me répliqua, non sans une certaine (im)pertinence que pour jouer il fallait être deux. J'allais lui dire ma façon de penser quand on nous a appelés pour manger...



( Précision : vous êtes le chat, Varna, Mijo, Damon... sont des noms de chats. )

28/01/2008

Hum, réponse...

Beaubourg, janvier 2008

A Varna, Johuri, Mijo... ( de drôles de Zigotos si on les juge à leurs noms, soit dit en passant...) Les deux textes sur l'être, le rien et tout le reste ne constituent pas, à mes yeux, une vérité à transmettre au monde. J'admire la tentative de tout dire en une phrase, de faire Le Résumé : "La raison s'impose au réel comme science, au monde comme morale, au néant comme droit, et à l'être comme art. " et voilà, terminé, circulez, plus rien à voir, tout est dit. Comme un mobile de Calder, je le regarde tourner, sans raison...


27/01/2008

Pendant ce temps, de l'autre côté...

C'est rien, c'est la suite. Une fois découverts la solitude infinie et le néant qui guette, reste l'existence... alors, l'être devient mon devoir...


Reste du siècle passé, trois fois rien


" Hors de l'être, il n'y a rien, il nous reste à chercher, face à l'angoisse, un être nécessaire. Le monde est un chaos sage, auquel l'être s'oppose, tel un ordre rebelle. Où le monde est la cacophonie de tous les mondes possibles, l'être se veut unique, et identique pour tous. A la totalité, infiniment divergente, des pensées possibles, il impose l'universalité, forcément convergente, des pensées nécessaires. à ce que chacun désire, il oppose ce que nous devons tous vouloir. Il n'est donc d'être qu'opposé. Etre, c'est préférer le réel au monde, alors que le monde est, par vocation, toujours préférable au réel, pusiqu'il a été formé pour nous consoler . L'homme n'est rien, que liberté. L'être est exigence de l'existence, utopie. L'être est ce qui doit être, il est mon devoir. L'être s'impose, même au réel. Le coeur de l'être n'est pas le miracle qu'il soit, mais le scandale qu'il ne soit pas. La raison est la mesure de l'utopie. La raison s'impose au réel comme science, au monde comme morale, au néant comme droit, et à l'être comme art. ... et c'est parce qu'on ne saurait laisser l'utopie sans vigilance que l'art a tous les droits. Pour exister, il faut unir l'être et le réel, faire de l'être un réel, donner corps à l'idéal, réaliser l'utopie. La création nous donne notre demeure. Il faut créer, bien plus que lutter. Créer, c'est être le passeur, prendre la place du temps, car ce n'est pas le pouvoir qui est à prendre mais le temps. La création est cet instant éternel où le temps s'écoule tout d'un coup. l'oeuvre est la preuve de l'existence, je crée donc j'existe..."

( ... suite et fin du relevé établi par J.P. Galibert)

24/01/2008

Pendant ce temps, de l'autre côté...

Je multiplie les expériences physiques et métaphysiques...

Lac Bimont, Sainte Victoire, hier

J'ai développé le pouvoir de suspendre le monde ambiant et de me retrouver dans le réel. Je reproduis le phénomène plusieurs fois par semaine. Je cours, je cours, je cours, et, soudain, le temps s’arrête, je bascule dans l’éternité... Hier après-midi, les conditions étaient exceptionnelles, air doux, lumière d’hiver, aucun humain dans les parages, à en devenir mystique...

22/01/2008

deux fois rien...

reste de moi, vingtième siècle

Mes messages sont sibyllins... Une seule note, répétée, ne fait pas une mélodie, je sais, mais j'aime la pensée pauvre : une image, une phrase, rapprochées pour tracer un signe...



Pour ceux qui se perdent sur mon petit chemin et ne voient plus où je veux en venir... voilà un morceau de la carte, simplifiée:

Notre monde est une illusion où nous entrons dès l’institution du langage qui remplace le réel par le jeu de mots, puis celui des récits. Une illusion tenace puisque toute empreinte de l’évidence. Le monde est imaginaire et quotidien. Le réel est ce qui existe en fait, indépendamment de l’homme, et donc de son langage comme de sa raison. Il suffit de suspendre le monde pour se retrouver dans le réel, et saisir aussitôt que tout être est voué au néant. Le monde n’existe jamais qu’à la manière d’une illusion, d’une bulle. Tout y est dicible, visible, parce que le monde n’a pas d’autre réalité que le fait d’y croire. Choisir le monde, c’est échanger le réel contre rien. Mais un rien très humain, confortable et plaisant.Le monde n’est rien qu’une fuite dans les mots. Pour être au monde, il suffit de parler. Le monde est le réel pris dans les formes du langage. Le langage est le jeu des limites. La chose est ce qui est délimité dans le réel par un mot. La chose n’est que l’ombre d’un mot sur le réel. L’homme est, dans le monde, l’auteur personnage d’un récit, l’artisan qui bricole sans cesse le récit de sa propre histoire. Le monde est un spectacle, rendu permanent par le langage. Le monde est un rien fondé sur le néant...

(relevé topographique réalisé par J. P. Galibert.)


Aïe...

Lucio Fontana, Beaubourg, janvier 2008


Penser, c'est faire des trous dans le monde pour regarder les choses en face...



19/01/2008

Idée du vert ...

Gaspésie, 2007


L'être est à la croisée des chemins, jeté dans le réel et obligé d'inventer le monde...


18/01/2008

( non, rien )


Depuis quelque temps, je ressemble de plus en plus à mon ombre. Et bien, l'autre matin, en me passant devant le mur, j'ai reconnu un tableau de Motherwell...

Home, 14 janvier 2008





17/01/2008

Hum...

( J'ai pris de bonnes résolutions...)

Montréal, été 2007


- esquisser un pas...
- déconstruire et recommencer...
- écrire l'histoire et devenir ce qu'on raconte...
- garder les yeux fermés et se souvenir des silences...

- glisser et ne pas appuyer...
- aimer...
- vivre






16/01/2008

Rien n'existe...

Beaubourg, janvier 2008



hier...


Beaubourg, janvier 2008

Il n'y avait personne. J'étais assis, je pensais à rien quand le premier est arrivé, il a dit :
- Agitation. S'agiter, tourner autour, fébriles. Remuer des corps, se secouer, soubresaut. Même pas de la souffrance : souffretage, souffraille. Je deteste les musées, rien n'y est à sa place, c'est même pas des asiles. Monstrueux étalages, petits fragments de vies maladroitement rafistolés, bouts de fils de fer, clous, sanglages, boulons, plâtre, signalitique incompréhensible, officielle, charte, étiquettes, numéros, passage au rayon cartes postales. Ca sent la ruine, les oeuvres comme des cadavres sous une lumière de morgue, institutionelle. De la chair figée, vie embaumée, mise à l'écart du monde, du souffle du vent, de son endroit naturel. Accumulation sans queue ni tête, argumentaire construit autour de l'oppotunité des stocks et des calendriers. .............. Qu'on brûle les musées, qu'on rende les statues à l'air libre et qu'on affiche les tableaux dans les couloirs des écoles, des usines, des supermarchés. Oui qu'on les brûle ces cimetieres blancs et qu'on en parle plus, Beaubourg grosse chaudière, incinérateur abominable, c'est pas tes tuyaux, tes cheminées que je hais c'est tes cendres à l'intérieur !!!"
Un autre est venu et a crié avec lui :
- Oui qu'on les brûle ces cimetieres blancs et qu'on en parle plus.

Un troisième s'est joint à eux :
-Ta révolte me fait écho et me réjouis. En parallèle de ce que tu dis, j'ai songé à ce qu'est un livre : momie de paroles ! Paroles enterrées vivantes, alors qu'on est là, bien présents, avec des bouches et des oreilles, tout ce qu'il faut et .... qu'on s'en prive. Sommes-nous mutilés ? [Et puis, j'ai aussi envie de dire que l'art présenté comme on nous le présente, c'est l'art corrompu et dégardé par la "communication". Oui ?]
Quelqu'un qu'on ne connaît pas s'est levé pour leur demander :
-C'est du l'art ou du cochon ? Le musée, c'est un lieu, comme un livre, ou un bar, on y va pareil, non? L'art dans les usines, les supermarchés? Que faire ? Séparer le sacré du religieux , dynamiter le temple-beaubourg, pendre les curés et les propriétaires... Mais, peut-être plutôt que de "faire venir l'art au peuple" faire venir le peuple à l'art, car le peuple est un gens comme les autres, c'est dans ce chemin qu'il s'approprie ...

On était près de la révolution. Ils l'ont regardé, et comme on ne lui répondait pas, il s'est rassis...
Le deuxième s'est amusé :
- Peut-être que dans les musées la muse ment ?

De l'ombre, on a entendu une voix grave mais claire qui énonça, monocorde, syllabes bien détachées :
-Fonction d'état : anthropie. L’anthropie est une grandeur extensive, ce qui signifie que l'on obtient l'entropie d'un système en faisant la somme des entropies de ses parties constituantes.
Personne n' a relevé.
Le premier, le plus fervent a repris la parole :
-Faire venir le peuple à l'art c'est raisonner en terme de passage, de foule. Hors je crois que plus il y a de 'foule' moins il y a de 'peuple'


Le deuxième, illuminé, a poursuivi :
-Mais l'art veut faire venir le peuple à quoi/qui ? ces protubérances humaines qui vont/viennent ici en tant qu'extensions mécaniques du centre, et qui spirent, font "parole". On reconnait de nos propres folles attentes dans cette chorégraphie épuisante. mais font-elles art (seulement ) ? Je me dis: "Non ! Je refuse la captivité de cette ronde absurde, ce mythe de Sisyphe horizontal, d'ailleurs contraire du rien, je veux m'arracher à cette orbite ! Je veux trouver une PORTE."
Et je lève les yeux au ciel...

Le premier, de plus en plus véhément, a enchaîné :
- En vrai, moi l'art je ne sais pas ce que c'est, même les arts appliqués, le reste, ne m'en ont rien appris. Je ne parviens à l'approcher que dans une maigre tentative de Processus. Tout ce qu'on me montre qui est après le processus, je ne sais pas comment ça s'appelle. Il est très rare que ça me touche. Mes attirances en peinture vont à Renoir, Matisse, Bacon et Kandinsky, quelques autres (rien de bien original). Pour que je puisse peut être avoir une toute petite émotion, comprendre une toute petite parcelle du travail d'un Dali, d'un Basquiat, d'un Schnabell, il faudrait qu'on m'autorise à venir gribouiller dessus (c'est completement débile, je sais). Et c'est pas faute de pas avoir cherché. Je rejoins ce qu'insinuait v. : Communication. Comment regarder une interview d'Armand, observer son comportement avec les marchands d'arts, les artistes, sans être saisi par une irresistible envie de vomir ? Tout ce que je dis ici et je le pense vraiment, est prétentieux, indécent. La plupart des mots, des débats, ici, internet, les blogs, sur la politique, l'art, les relations humaines, les sentiments, l'ontologie, tout : Indecent, pathetique, je me pose dans les chefs d'escadrilles, c'est désolant. Ce besoin de parler, ahurissant, incroyable, innexplicable... Excusable bien heureusement. Je me tais, trop dit, trop fait le guignol. Je me suis regardé en train de la ramener, j'ai la nausée.

Après, le silence s'est installé, il pesait lourd. Moi, je savais pas trop quoi dire, depuis le début j'étais pas d'accord. Alors j'ai rien dit. Je suis rentré à la maison, sur le chemin, je repensais à tout ça. Après, j'ai pris mon carnet noir, le moyen, et j'ai noté :

Les musées me conviennent. Je m'y promène comme sur les sentiers de la Sainte Victoire. Même familiarité, je connais chaque coin, je viens passer un moment, indifférent à la foule, l'agitation, j'y retourne parfois pour un tableau, une ombre. Je suis chez moi, comme dans les bibliothèques, je connais tout le monde, je sais où chaque chose se trouve, les espaces publics sont ma demeure, comme la mer où la montagne, là où je suis. J’aime la compagnie des livres et des tableaux, je suis dedans, littéralement, ils sont peints et écrits pour moi, rien que pour moi, je comprends que ça les énerve un peu... Pour moi, l'art c'est l'art de vivre, autrement dit la nécessité. Se pose alors un certain nombre de questions. Je consulte les archives, je teste certaines options, je mesure, j'évalue, je fais mon petit bonhomme de chemin. Les artistes sont ceux dont l'oeuvre fait preuve... Quand je vais voir Pollock, à Paris, à Londres ou à New York, je suis sur sa trace...

Et puis j'ai recopié ce que le premier m'avait envoyé.

"Plutôt le vol de l'oiseau qui passe sans laisser de trace, que le passage de l'animal, dont l'empreinte reste sur le sol. L'oiseau passe et oublie, et c'est ainsi qu'il en doit être. L'animal, là ou il a cessé d'être et qui, partant, ne sert à rien, montre qu'il fut naguère, ce qui ne sert à rien non plus. Le souvenir est une trahison envers la Nature, parce que la nature d'hier n'est pas la Nature. Ce qui fût n'est rien, et se souvenir c'est ne pas voir. Passe, oiseau, passe, et apprends-moi à passer !" Fernando Pessoa XLIII - Le Gardeur de troupeaux -

Ensuite, j'ai tout relu, je me suis lavé les dents et je suis allé me coucher. C'était une bonne journée...

14/01/2008

Destin...

Moi, ce qu'il en reste...

Je suis retourné, évidé, ouvert. J'ai perdu la parole. En acceptant de me déposer sans rien, je suis devenu un courant d'air porté par vos souffles. J'aurais dû y penser, on ne peut pas être et ne pas être ...


10/01/2008

Rien à dire ...



( Je me promenais, je regardais, j'admirais, dans ma p'tite tête, j'me disais, ah ouais, tiens je savais pas qu'il avait été surréaliste, je rattachais pas ses drôles d'objets à ce mouvement, ouais, là c'est un peu facile, ce geste toujours répété, on sent l'exigence, mais parfois aussi la paresse, la vanité, même masquée derrière l'austérité, ah oui, ça j'aime, et ce dessin, si simple, un bel équilibre, enfin, je traînais mes clarks sur un faux rythme, prenant les travées à l'envers, m'approchant trop près ou restant éloigné et puis, l'arrêt, saisi, vite, évaluer l'angle, sortir l'appareil, discret, appuyer en aveugle, une seule chance. Voilà, je me suis dit, tout est là, disposé exactement comme ça, on peut pas le dire...)