08/11/2017

Hum


J'ai passé une bonne partie de ma vie au service de l'Education Nationale.
Deux mots majuscules.

Education, le mot dit beaucoup de l'idée que l'on se fait de notre humanité, plus qu'un état, un devenir.
Il a l'air propre sur lui. Il se distingue du dressage qu'on réserve pour les animaux...

Cette séparation est-elle si pertinente ?

Si on accepte de déposer ses idées sur la question et de regarder le phénomène sans affect alors on découvre des similitudes troublantes.

Souvent le langage lui-même se laisse piéger quand il n'est pas sur ses gardes. Devant l'échec de l'éducation et du dressage, il ne s'embarrasse plus de voiles, d'un même trait il parle de rééduquer et de redresser.

S'il fait attention à cacher ses intentions en s'entourant de précautions, de fioritures (un ministère pose le socle indiscutable de sa légitimité), il se laisse déborder par d'anciennes pratiques restées dans le langage commun. Ainsi le mot "maître" s'applique tout aussi bien à l'éducateur qu'au dresseur. Il conserve aussi des traces de son passé peu glorieux s'attachant aussi à l'esclave.

Et là, on voit, sans ambigüité, se dessiner un motif identique, celui de l'acte et de sa volonté.
L'animal humain s'applique en toutes circonstances à exercer sa domination sur tous les animaux.

Je préconise que l'on remplace dorénavant le mot "éducation" par Accompagnement.
En cas d'égarement, on parlerait de réaccompagner, c'est doux, non ?