12/12/2010
11/11/2010
Simplet
06/11/2010
Good vibrations
18/10/2010
Ah ?
30/08/2010
26/08/2010
11/07/2010
Chambre sans vue
Assis, immobile dans la pénombre, tête penchée, à gauche, j’ai entrepris un drôle de voyage.
Des bribes retenues pendant la traversée du passage à vide, poussières du temps accrochées sur mon pyjama.
Je se vit en modèle réduit.
En état d’arrestation. Se lever pour s’asseoir, condition unique du reste de l’homme.
La pensée, habituée à se complaire dans l’experte conjugaison du temps, se retrouve à bricoler avec les rouages du mécanisme.
La musique même donne la nausée. Sans rythme, elle ne promet plus rien, creuse le mauvais sillon.
Je garde les yeux clos et attends. Une attente sans objet. L'attente comme sujet de l'être.
Les mots, détachés du monde, ne collent plus à la chair. Ils gesticulent, articulent des figures inquiétantes. Dernier rempart contre le vide, ils brillent d’une nouvelle intensité, reflet de l'extrême fragilité.
Arracher les mots au bruit, les retenir et les tresser dans le silence.
Job : traîner la carcasse du lit au fauteuil, impatient des repas qui l’attendent à échéances régulières.
Je m’enfonce dans les après-midi, moiteur fade. Pris au piège, bras et jambes immobilisés par une force irrésistible qui me cloue, littéralement.
Les jours ont perdu leur nom, ils sont tous les mêmes, remplis d’heures lentes qui obstruent le cours des choses, devenues menaçantes.
Je navigue à marée basse.
J’ouvre l’oeil gauche de temps en temps pour vérifier que le monde persiste.
Je subis l’épreuve de la durée, passe du temps de l’action à celui, infini, de la suspension.
Je regarde à l’intérieur et vois l’autre visage du temps, immobile et terrifiant.
Je tire sur la corde du temps au risque de l’étouffement.
Aucun souvenir à retenir, à peine entamée, la journée s’effondre déjà, c’est la principale activité de l’esprit, la regarder s’écrouler et disparaître de la conscience...
Dans la vie, au quotidien, toilette, repas et sommeil font la part qui repose le corps, dans l'attente, on assiste à un renversement, ce sont les moments d'intense animation, l'essentiel de l'action. Ce qui est le plus étonnant, c'est la faculté d'adaptation à ces nouvelles conditions de détention. L'homme se soumet docilement à la contrainte et attend sagement l'heure de sa pâtée, en ce sens il n'est pas très éloigné du chat dont je constate, pour l'observer du coin de l'oeil, que nos vies se ressemblent maintenant...
30/05/2010
Crise d'identité
" Je suis passé de l'autre côté de l'écran... ça a pris du temps mais je n'ai rien senti. Je ne peux pas l'expliquer, un jour c'est mon image qui est devenue l'auteur, la perception de la réalité s'était inversée. Mon double, un silencieux de nature, encouragé par vos souffles, m'a rencontré et fait reculer les ombres... En reprenant le film image par image, on arrive à distinguer les étapes de la métamorphose.
Le reste est illisible. J'avais sûrement une intention, oubliée. Depuis, le passage sur Facebook a encore modifié les paramètres de mon système identitaire.
15/05/2010
Marina et moi
Ce jour d’avril, j’entre, coupe la file, monte les marches et, oh oh, je la vois, là, à quelques pas, assise dans sa robe sang, immobile, impassible. Je ne retiens pas ma jubilation, je m’approche, la détaille, m’installe et l’observe...
Inconstant de nature, je me lasse vite et l’abandonne à son immobilité désespérée.
C’est une vieille adepte de la performance : être et s’exposer, une seule et même chose, fusion du sujet et de l’objet, du corps et de l’oeuvre. Elle ne se ménage pas, s’exhibe, se torture, nous entraînant, malgré nous, dans des expériences hallucinatoires.
Au dernier étage, une rétrospective remet en scène ses dispositifs, dérangeant...
Dans la première salle, un couple nu face à face dans le passage. Pour se rendre dans l’autre salle, il faut s’engager entre leurs corps, choisir un côté, frôler le sexe de l’homme ou les seins de la femme. Une fois l’épreuve surmontée, on découvre le corps nu d’un homme allongé sur une table, couvert d’un squelette. Dans la salle suivante, une femme nue, membres écartés, contre le mur, à mi hauteur...
En redescendant, je retourne voir Marina. Son masque s’est durci, son teint vire à la cire. Plus tard, dans l’après-midi, elle ressemble à la mort.
01/05/2010
Conversation
24/04/2010
Voyage
22/04/2010
.../...
20/04/2010
Haute couture
17/04/2010
Ah bon
14/04/2010
Anthropologie et pastilles au chocolat


05/04/2010
03/04/2010
31/03/2010
Archaïk
29/03/2010
27/03/2010
Piou piou
22/03/2010
Bruit de fond
18/03/2010
15/03/2010
09/03/2010
Nouvelle convivialité...
08/03/2010
Contrecoup
07/03/2010
Déboussolant

M. Kabe, la quarantaine, chômeur secouru, surgit pour la première fois sur la scène politique le jour où, prenant son élan à l’ouest, il sauta par dessus le Mur, au centre de Berlin, en direction de l’Est. Là-haut, Kabe resta un moment sous les projecteurs braqués par les patrouilles de l’Ouest, aussitôt accourues, mais demeura sourd aux appels des agents qui tentaient de lui faire comprendre où était l’Est et où était l’Ouest, puis il sauta du côté Est. La police arrêta Kabe pour violation de frontière. Pendant les heures d’interrogatoire qu’il dut subir, Kabe ne trahit aucune intention politique précise, ni même la claire volonté d’un séjour définitif. Quand on lui demanda qui l’avait envoyé, il répondit qu’il était venu de sa propre initiative, qu’il avait seulement voulu aller de l’autre côté. Ses interrogateurs le menèrent à la clinique psychiatrique de Buch. Mais là, les médecins ne purent déceler en Kabe qu’”un besoin maladif de surmonter les murs”. (...)
Kabe quitta la clinique. Au total, il sauta quinze fois. Quand on l’interrogeait, on ne tirait de Kabe que cette réponse :
“Quand tout est calme à la maison, et que dehors tout est tellement gris et brumeux et que rien ne se passe alors je me dis : “Tiens, saute donc encore par dessus le Mur.”
Extrait : “Le sauteur de Mur” Peter Schneider
Je ressens un attachement particulier pour ceux qui, poussés par un vent fou, vont à l’encontre des comportements attendus et révèlent la relativité de nos vérités bien établies. Leur sens impropre de la réalité me réjouit...
04/03/2010
27/02/2010
Mirage
25/02/2010
24/02/2010
Yawolh
22/02/2010
Cimaise
03/02/2010
Affaire d'état

30/01/2010
...et toujours, les mots.

* Rapport sans rapport.
* Déclinaison hors conjugaison, sans temps ni personne.
* Disparition de la scène.
24/01/2010
Embarras...



23/01/2010
Chers amis...

20/01/2010
17/01/2010
Au rapport (1)

15/01/2010
.../...
12/01/2010
En travail
06/01/2010
Confusion

Je cherche à installer un nouveau dispositif qui prenne en compte le changement. J'ai subi un renversement qui modifie ma structure. C'est Caillou, devenu personnage principal, qui a décidé de s'installer sur Face Book. Rapidement, il a compris que c'était la place de son autre moi, celui qui l'avait inventé, celui qui porte le nom d'origine, c'était à lui de s'afficher sur le profil. Caillou s’amusait même à l’idée de le regarder se dépatouiller dans cette expérience. Un juste retour des choses, en quelque sorte. Eric l'avait bien mis dedans. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’en déplaçant le centre, il risquait de disparaître, qu’il n’avait pas le corps pour jouer à ce je.