Hier, je suis arrivé à la piscine en même temps que la gendarmerie. Pendant que j’ôtais mes souliers dans l’allée, les deux militaires ont ouvert leur coffre, attrapé une valisette, et, munis de gants en latex bleu ciel, ont rejoint la jeune femme qui accueille les nageurs. Elle portait ce matin une robe blanche sans manches. J’ai demandé ce qui se passait. Une effraction. Encore. L’accès aux vestiaires et aux douches était provisoirement interdit pour constater les faits, effectuer des prélèvements. Le maître nageur m’a fait entrer par la sortie et conduit par un escalier, en général fermé par un portillon cadenassé, sur la coursive des anciens vestiaires, utilisés dorénavant par les élèves de l’école communale ou les collégiens et lycéens. Je me suis changé, j’ai enfilé ses bouchons d’oreille verts, mon bonnet noir et mes lunettes. J’ai pris une douche à l’extérieur, celle du pédiluve, et j’ai commencé mes longueurs. La température de l’eau avoisinait les 25 degrés. Quand j’ai quitté le bassin après ma soixantième longueur, les gendarmes avaient disparu et la piscine avait repris son apparence habituelle. Je me suis rhabillé et, pour la première fois, j’ai présenté mon abonnement, un long ticket sur lequel la dame de l’accueil tamponne la date, en sortant. Voilà.