18/05/2022

Brouillon (1)




A partir du 15 août 2006, j’ai écrit ici, la preuve : http://dehorsdedans.blogspot.com/2006/08/la-toute-premire-fois_15.html . Jusqu’en 2008, le rythme a été soutenu, et puis les réseaux sociaux sont arrivés et j’ai basculé insensiblement. Bref, on s’en fout. 
Ce qui m’étonne, en fouillant dans les brouillons, c’est que certains billets me paraissent avoir leur place. Je ne sais pas pourquoi je ne les ai pas publiés. Celui qui suit, par exemple, me plait bien… 
Je note que les emoji n’existaient pas encore, jamais on ne trouve de :) et autre <3 et ^-^… 

… 


Jadis, le mot “ami” dessinait les contours d’un être cher, il assurait l’attachement, il distinguait l’élu. Aujourd’hui, le concept est devenu mou, élastique, gazeux. Il suffit d’apparaître sur une liste pour s’approprier le titre. Il n’accorde plus rien, il autorise la gesticulation sur le mur dans l’indifférence.
Cette image, prise dans la gare centrale de New York illustre le phénomène. Je peux dire : voici mes amis. Il faudrait ajouter virtuels, ou plus précisément potentiels.
J’imagine que, comme moi, vous n’aimez pas trop qu'on encombre votre mur avec des salades. Alors, quel est le sens de ces cercles qui entourent votre âme et ne sont habités que d’êtres errants de plus en plus indistincts au fur et mesure qu’on s’éloigne du centre. Quelle est leur fonction dans votre paysage mental ? Une barrière contre l’ennui ? Dites-moi donc, alors ?
Personnellement, je suis un peu gêné. Il m’est arrivé de quémander et en retour de n’avoir rien à donner. Quelle est la nature de la promesse que nous nous faisons en nous appelant “amis” ?

Je l’avais intitulé “Au rapport” suivi d’un (2). Il date du 18/01/2010.  Et de fait, il y en a un qui précède, rédigé le 28/09/2006, publié le 30/09/2006. http://dehorsdedans.blogspot.com/2006/09/nouvelles-du-moi.html . 

Mouais, bon, ben sinon, ce matin, j’ai repeint le contour du balcon, ça c’est une nouvelle fraîche.